Les premiers cols

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L’histoire des Établissements Gravereaux commence en 1910 alors que René Gravereaux s’associe à un fabricant de faux-cols, Gaston Chastel, dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de faux-cols, manchettes et autres articles de lingerie, ainsi que dans le blanchissage à neuf.

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Comme prévu lors de la constitution de la société, René Gravereaux rachète progressivement les parts de son associé et il en devient seul propriétaire en 1915. Créée en 1913, la société R. Gravereaux et Cie se développe ensuite par l’acquisition, au cours de la décennie suivante, de plusieurs autres établissements, parmi lesquels :

  • en 1917, une fabrique de faux-cols et manchettes appartenant à François Pons.
  • en 1918, un fonds de commerce de manufacture de lingerie pour hommes, propriété de Louis Lalanne.
  • en 1925, l’entreprise d’Armand Depond spécialisée dans la lingerie.

Pendant toutes ces années, les faux-cols sont donc au centre de l’entreprise familiale…

En quoi consiste l’activité quotidienne de l’usine de Boulogne-sur-Seine, vrai centre de production de la Maison Gravereaux? Jean-René Gravereaux se 1910 EtsGr - Cat p32a_wpsouvient de la spécificité de la fabrication à Boulogne. Les fabricants de faux-cols étaient confectionneurs, c’est-à-dire qu’ils coupaient et piquaient les articles, mais ils étaient aussi blanchisseurs. En effet, la durée de vie d’un faux-col est beaucoup plus courte que celle d’une chemise : on changeait de faux-cols et de manchettes, parties apparentes de la lingerie, tous les jours, tandis que la chemise pouvait être portée trois ou quatre jours. Avec une trentaine de lavages, une chemise durait environ cent jours, alors qu’un faux-col ne résistait que trente ou quarante jours. Lorsque le faux-col sortait des chaînes de production, il était lavé, blanchi et amidonné : l’opération s’appelait le blanchissement à neuf. Mais la Maison Gravereaux ouvrait également un 1910 EtsGr - Cat p32c_wpservice de reblanchis, c’est-à-dire de blanchissement de faux-cols, manchettes et chemises qui, après avoir été portés par le client, étaient nettoyés et blanchis à l’usine de Boulogne. Certes, le reblanchi fait par l’entreprise Gravereaux ne représentait qu’une quantité négligeable par rapport aux grandes blanchisseries de la rue de Grenelle. Mais il était réservé à une clientèle très aisée qui confiait sa lingerie à nettoyer à ses chemisiers, ceux-ci la transmettant à l’usine Gravereaux pour la reblanchir. Cette clientèle aisée ne voulait pas que son linge soit mélangé à celui du peuple.[1]


Quelques produits des Établissements Gravereaux en 1910

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Toutes les illustrations présentées dans cette page proviennent du catalogue des Établissements Gravereaux en 1910.


[1] Citée par Frédérique Landais-Courant. « Entreprises et patronat de l’industrie de la confection, de Paris à Argenton-sur-Creuse (Indre) aux XIXe et XXe siècles ». Non publiée. 2001.