« À M. Gravereaux, M. Ajalbert soumit son idée qui était charmante et ingénieuse : créer à Malmaison un Musée de la Rose au temps de Joséphine : Il y avait là toute une série d’études à suivre pour lesquelles, par bonheur, Les Roses, le livre de Redouté, peintre de fleurs de S. M. l’Impératrice et Reine, facilitait les recherches. […]
« Durant que travaillait M. Gravereaux, qui avait accepté le projet d’enthousiasme, une autre tâche s’imposait à M. Ajalbert et elle n’était point médiocre. Il s’agissait de mettre ces rosiers en belle vue, sans changer l’aspect du parc et en profitant au contraire de cette occasion pour en rejoindre les parties et en souder les aspects. […]
« Il serait d’un intérêt particulier de montrer comme sont disposées les espèces de roses suivant le plan de M. Touret et les conceptions de M. Gravereaux, mais ce serait là empiéter sur le livre très intéressant et très précieux qui va paraître : Les Roses de l’Impératrice Joséphine à Malmaison, catalogue de la Collection. M. Gravereaux s’est proposé d’abord de reconstituer la collection de roses formée à Malmaison et comprenant près de deux cent cinquante espèces ou variétés; il entreprenait là un travail dont auront seuls une idée ceux qui savent avec quelle facilité les fleurs changent d’état-civil. Rien de plus facile en horticulture que de faire du neuf avec du vieux et c’est un prodige que, à force de comparaisons avec les planches gravées, à force de correspondances et d’études, M. Gravereaux soit parvenu à rétablir cent quatre-vingt-dix-sept espèces sur les deux cent cinquante que possédait Joséphine : leur floraison est brève et elle est unique, mais il y a, dans leur fraîcheur, leur naïveté, leur grâce, leur parfum, un agrément qu’on ne trouve pas aux roses plus civilisées et plus modernes. »
Frédéric Masson, de l’Académie française.
In Jules Gravereaux. La Malmaison – Les roses de l’Impératrice Joséphine.
Illustrations: La vie à la campagne, 15 mai 1912.