À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Établissements Gravereaux veulent diversifier leur production. Après les cols et les chemises pour hommes, fabriqués principalement depuis vingt ans sous la marque Triplefil, après les vêtements pour dames, largement produits et vendus pendant la guerre, la Maison Gravereaux décide de se lancer dans la mode enfantine, quasi inexistante à cette époque.
Babyfil voit le jour en 1948 et sous cette marque apparaissent la layette ainsi que les vêtements pour enfants jusqu’à 16 ans. Les deux filles de René Gravereaux travaillant dans l’entreprise se partagent la tâche : la création et le patronage sont l’apanage de Suzanne Gravereaux (Marret); elle choisit également les tissus avec sa sœur Françoise Gravereaux (Lesur). Cette dernière s’occupe ensuite de la partie commerciale, calculant les prix de revient et s’assurant de la production.
Parler de mode enfantine implique aussi de créer périodiquement de collections; les Établissements Gravereaux en lancent deux par année… Layette avec des « smocks » (broderies sur fronces), barboteuses, salopettes et robes, pyjamas, etc. connaissent un grand de succès; la production de tous ces vêtements, essentiellement à Argenton-sur-Creuse et dans la région, emploie à certains moments plus de deux cents personnes.
Quant à la commercialisation de ces produits, elle s’appuie sur les mêmes stratégies que pour la mode adulte : présentation des collections, diffusion dans toute la France par des représentants, publicité dans la presse spécialisée et promotion auprès des enfants eux-mêmes.