12 juin 1912 – L’Université des Annales

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Pour la deuxième fois, Jules Gravereaux met son théâtre à la disposition de l’Université des Annales. Celle-ci organise, le 12 juin 1912 une fête exceptionnelle et y convoque le Tout-Paris. Comédiens, poètes, sociétaires de la Comédie-Française ou membres de l’Académie Française sont invités à montrer sur scène…

Annales politiques et littéraires, 9 juin 1912

Les journalistes parisiens sont également présents pour en relater chaque prestation. Un compte-rendu détaillé paraîtra ultérieurement dans le Journal des l’Université des Annales, mais les quotidiens parisiens en parlent dès le lendemain…


Texte : « La fête des Roses ». Le Temps, 14 juin 1912.
Illustrations: Les Annales politiques et littéraires, 23 juin 1912.

« La jeune et florissante université des « Annales » avait hier délaissé son palais de la rue Saint-Georges, pour se transporter tout entière, professeurs, élèves et invités, dans la roseraie paradisiaque de M. Gravereaux, sur les hauteurs de l’Haÿ. Elle célébrait à la fois la fête des Roses et sa propre fête, la fête de la jeunesse et de la beauté.

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« Sous l’aimable conduite de Mme et de M. Adolphe Brisson, ce fut, à travers Paris étonné, puis le long de la grand’route poussiéreuse, puis au milieu de coteaux verdoyants, le défilé d’une douzaine de grands autobus, remplis de rires et de fleurs. Une sonnerie de trompes, on débarque, et ce sont les merveilles du plus beau domaine du monde, le « musée de la Rose », la roseraie embaumée, avec ses charmilles, ses parterres et l’étincellement innombrable de ses roses, les allées du parc séculaire, et tout au bout, la surprise du plus verdoyant, du plus élégant, du plus joli des théâtres de la nature. Le temple de l’Amour, aux torchères embrasées, aux degrés couverts de guirlandes de roses, domine la large et rustique scène et les bancs de gazon, couverts de guirlandes de jeunes filles. On se montre des écrivains aimés, des critiques redoutés, et les jeunes rires se mêlent au parfum des roses.

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« La fête fut exquise. La flûte de M. Fleury, modulant l’air des Champs-Élysées, nous introduisit dans l’antiquité grecque, et nous fûmes ravis tour à tout par Mlle Sorga, chantant, accompagnée par la lyre, un Hymne d’Apollon; par M. Gabriel Nigond, disant Orphée au tombeau d’Eurydice, et par Mlles Chasles, Meunier et Rouvier, dansant la plus aimable des pastorales. Et ce furent ensuite les roses chantées par les poètes : M. Jean Richepin, qui, avec une fougue tantôt spirituelle et tantôt attendrie, fit sur la naissance des roses, en prose et en vers, une brève conférence qui lui valut une ovation; M. Dorchain, M. Gregh, Mlle Vacaresco, M. Nigond, M. Jean Cocteau, M. Lluis (pour M. Abel Bonnard), et Mme Simone (pour la comtesse de Noailles), qui dirent, également applaudis, la gloire de la reine des fleurs. Après le charme pénétrant des chansons d’amour, chantées par le ténor italien Tanlongo, accompagné par M. Jean Nouguès, nous fêtâmes Mlle Maille, Mlle Madeleine Roch, M. Brémont, M. Mounet-Sully, qui dirent les vers les plus précieux consacrés à la nature par des poètes de tous les temps.

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« Mme Simon-Girard et M. Huguenet terminèrent la fête, en chantant avec esprit le duo de Colinette. »

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