30 juillet 1967 – Départ de Jean-René Gravereaux

Les Établissements Gravereaux sont vendus – pour 1 franc symbolique – à Boussac. La SOGEC disparaît et celui qui a été l’âme des deux à Argenton s’en va, après plus d’un quart de siècle dans la vie locale… La presse est là pour ce dernier moment.

1967 La Nouvelle Republique_wpRemise de décorations et départ de M. GRAVERAUX à la SOGEC

Une touchante manifestation a marqué, vendredi dernier, à l’usine de la Société SOGEC, le départ de M. Jean-René Gravereaux, et la remise de diplômes et médailles aux ouvrières décorées de la médaille d’honneur du travail.

Tout le personnel était réuni, ainsi que les cadres, autour de M. et Mme Jean-René Gravereaux.

Dans une allocution, ce dernier a rappelé les débuts de cette industrie, en juillet 1940, dans un petit local, rue Grande, près du Vieux Pont, et ensuite rue Rosette et rue Charles-Brillault, et voilà quelques années, aux Baignettes.

« Dès le début de 1967, je me suis rendu compte que ma famille ne pouvait rester à la tête de cette affaire, mais qu’il fallait que ce qui avait été construit soit maintenu.

« J’ai donc cherché, en faisant abstraction de mes intérêts, à en passer la direction à une affaire puissante qui pourrait maintenir ce que nous pouvions continuer à diriger.

« J’ai lutté ainsi jour après jour pour qu’il en soit ainsi et je dois vous dire que si je suis terriblement triste aujourd’hui en vous quittant, j’ai la ferme conviction que la situation adoptée et réalisée est la meilleure.

« Elle sauvegarde le travail dans cette usine, dans ce pays, et je ne regrette rien puisqu’il ne pouvait y avoir une issue meilleure. »

Au nom du personnel, une ouvrière a répondu en ces termes à l’allocution de M. Gravereaux :

« C’est avec beaucoup d’émotion que nous assistons ce soir à cette réunion, c’est une page de notre vie que nous tournons ensemble.

« Mais avant de nous séparer, je veux souligner l’élan, l’élargissement et la liberté d’esprit que vous avez inculqués dans cette maison ainsi que l’élaboration des premières bases tendant à affirmer notre profession.

« Je crois me faire l’interprète du personnel pour vous dire combien nous regrettons votre départ et nous vous remercions du souci que vous avez eu de la sauvegarde de notre avenir. »

Ce fut ensuite la remise des diplômes et médailles aux décorées de la médaille du travail.

Les décorées et retraitées reçurent ensuite enveloppe et fleurs.

Mlle Vergne, au nom de tout le personnel, remit à M. Jean-René Gravereaux, un magnifique présent, tandis que Mlle Bruneau offrait à Mme Gravereaux des fleurs.

Un vin d’honneur clôtura cette réunion.