D’autres roseraies

Jules Gravereaux - OG1332bCollectionneur de roses, Jules Gravereaux commence par en rassembler quelques-unes dès 1894 dans son jardin de L’Haÿ; avec l’aide du paysagiste Édouard André, il les installe une peu plus tard, dans ce qui est le 1er jardin à leur être exclusivement consacrée, une roseraie – on parlait à l’époque de rosarium — et en moins de vingt ans, la roseraie de L’Haÿ devient un lieu connu internationalement. Sa collection de roses est alors la plus grande du monde – son catalogue de 1902 en inventoriait plus de 7 000 – et elle s’accroît encore dans les années suivantes.

Jules Gravereaux a réussi à créer et développer sa roseraie grâce aux contacts qu’il a noués à travers le monde, mais surtout en Europe; en contrepartie, il a également contribué à l’établissement et l’enrichissement de plusieurs autres roseraies.

La roseraie de Sangerhausen

La première à laquelle il collabore est celle qui voit le jour en 1903, à Sangerhausen, en Allemagne, à l’instigation de Peter Lambert avec qui Jules Gravereaux entretient de nombreux échanges. Jules Gravereaux recevra d’ailleurs de l’Empereur d’Allemagne, en 1910, la Médaille de 4e classe de l’ordre de l’Aigle rouge, « à titre rosicole »

La roseraie de Bagatelle

À Paris, le préfet de la Seine fait appel à Jules Gravereaux pour l’aider à installer une roseraie dans le domaine de Bagatelle; celui-ci participe donc à sa création en 1906 et fournit alors plus de 1500 rosiers – les doubles de ce qu’il possède à L’Haÿ.

La roseraie de La Malmaison

Le conservateur du Musée de La Malmaison, Jean Ajalbert, sollicite Jules Gravereaux, en 1910, pour reconstituer, dans le parc, la roseraie telle qu’elle existait à l’époque de Joséphine. Sur les deux-cent-cinquante espèces que celle-ci possédait, Jules Gravereaux réussit à en rétablir cent-quatre-vingt-dix-sept…

La roseraie de L’Élysée

Puis c’est le président de la République, monsieur Raymond Poincaré – ou plutôt son épouse – qui l’invite à installer, en 1914, une roseraie dans les jardins de l’Élysée.

La roseraie de Dolna Krupa

Pendant toutes ces années, Jules Gravereaux a des relations soutenues avec la comtesse Chotek et lui fournit un nombre important de rosiers pour enrichir le «rosarium» de celle-ci à Dolna Krupa (actuellement en Slovaquie) d’une grandeur comparable à celles de Sangerhausen et L’Haÿ. La comtesse Marie Henriette Chotek l’honore d’ailleurs en 1913 en lui décernant un ordre « maison ».

Chaque fois qu’il en a l’occasion, Jules Gravereaux donne à ceux qui le lui demandent conseils… et rosiers. Dans son inventaire sur Les roses cultivées à L’Haÿ en 1902, il avait écrit : « Nous mettons gracieusement à la disposition des Établissements scientifiques et des amateurs des greffes, rameaux, graines ou des jeunes pieds (lorsque nous les possédons en double exemplaire) de toute la Collection Botanique. »

Les roseraies européennes, publiques ou privées, lui doivent donc beaucoup…

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